Tome 5

Plantes tropicales : chez nous (en France), la chaleur et le rayonnement lumineux n'atteignent jamais ceux des tropiques.

Faux.

 

En plein été, sur le 48e parallèle (latitude d'Orléans), le soleil est plus haut dans le ciel que l'hiver sous le tropique.

 

Le 21 juin, jour le plus long de l'année dans l'hémisphère nord, le soleil passe à la verticale du tropique du cancer (c'est d'ailleurs sa définition), qui est à 23 degrés de latitude nord. Le soleil fait donc un angle (à midi) de 48°- 23° = 25 degrés par rapport à la verticale à la latitude d'Orléans.

Au 21 décembre, jour le plus court dans l'hémisphère nord, le soleil à midi sous le tropique du cancer fait un angle de 23° + 23° = 46° par rapport à la verticale.

 

25° pour Orléans contre 46° pour La Havane, Cuba : le soleil est un bon moment plus haut dans le ciel en France que sous les tropiques.

Capture d e cran 2017 03 11 a 16 36 19
Capture d e cran 2017 03 11 a 16 37 11

A cela s'ajoute autre chose : chez nous, les jours sont beaucoup plus longs en été que n'importe quel jour de l'année sous les tropiques : au moins 14 heures d'ensoleillement chez nous en été, contre environ 12 heures sous les tropiques.

 

En juillet, il y a plus de soleil pour les plantes tropicales en France métropolitaine qu'à Saint-Denis de la Réunion (c'est l' « hiver » là-bas).

On ne doit arroser les orchidées qu'avec de l'eau de pluie.

Faux.

 

On peut parfaitement garder des années des orchidées et bien les faire fleurir avec de l'eau du robinet traitée au chlore et très calcaire. Je parle ici des orchidées les plus vendues en ce moment en France, les Phalænopsis.

Prenons un champ de maïs OGM*, qui côtoie un champ de maïs « conventionnel » ; le pollen OGM va féconder les fleurs femelles non-OGM, donnant donc des grains OGM, que l'on va donc manger.

Faux en grande partie.

 

En préambule, je me dois de préciser que je ne cherche aucunement à sous-estimer les problèmes que posent les OGM, problèmes très graves mais qui ne se situent pas nécessairement où on pense.

 

La question est très technique, et fait appel à la génétique. Voici un grain de maïs vu en coupe :

Capture d e cran 2017 03 12 a 11 17 54

 Tentons une comparaison avec ce qui se passe chez les mammifères (et donc chez nous aussi) : la mère possède un certain patrimoine génétique (contenu dans les chromosomes) qui lui donne ses caractéristiques propres. Son bébé porte un patrimoine génétique différent, issu de la combinaison entre le sien et celui du géniteur. Mais quid du placenta ? Eh bien, le placenta, qui sert à nourrir le fœtus, est génétiquement partie intégrante de la mère. C'est la même chose dans le grain de maïs : seul le germe correspond au fœtus, alors que tout le reste du grain, c'est à dire l'essentiel de la matière utile (essentiellement de l'amidon) est une sorte de « placenta » destiné à nourrir le germe lorsqu'il va germer, en attendant qu'il prenne racine et fasse une première feuille.

 

Le maïs utilisé en alimentation humaine est le plus généralement dégermé (ce n'est pas le cas si on mange les grains entiers), ce qui signifie que l'on mange alors un aliment exempt d'OGM.

 

Les agriculteurs ne réutilisent quasiment pas les semences de maïs au sein de la récolte, car il est plus intéressant de racheter des hybrides obtenus par les sélectionneurs ; on ne ressème donc pas des OGM contaminés sans le savoir.

 

 

 

Pour le soja, la question de la pollinisation croisée est plus délicate, car il est tout à fait classique de ressemer des semences prises au sein de la récolte. Un agriculteur peut donc en toute bonne foi cultiver du soja partiellement OGM, contaminé par un champ OGM proche du sien. La pollinisation croisée est loin d'être systématique sur le soja, mais elle n'est pas impossible, du fait des insectes pollinisateurs (abeilles …).

 

 

* OGM : Organisme Génétiquement Modifié

Les clones sont une invention du 20e siècle.

Non.

 

Les clones ont toujours existé.

 

Rappelons ce qu'est un clone : c'est une plante rigoureusement identique à celle dont elle est issue.

 

Quand on fait une bouture, on fabrique donc un clone.

 

Alors pourquoi avoir inventé récemment ce nom de clone, qui ne fait qu'enfoncer une porte ouverte ? Parce que ce qui a été inventé au 20e siècle, c'est la possibilité d'industrialiser le processus et de proposer à la vente aux professionnels (donc rapidement et en énormes quantités) des variétés répertoriées sur catalogue. Ceci a été permis notamment par les progrès des techniques de laboratoire comme les cultures de quelques cellules de bourgeon qui permettent de régénérer l'ensemble du végétal.

 

En viticulture, même si les clones sont obtenus de manière traditionnelle par bouturage et non par culture de tissus, on utilise le mot clone pour désigner une variété sélectionnée et pure, par opposition à la multiplication qui était faite jusque dans les années 1970 directement par le viticulteur, et qu'on appelle sélection massale.

Il n'y a pas de lianes dans les forêts de France comme celles qu'on trouve dans les forêts équatoriales.

 

 

 

 

Si.

 

Les clématites sauvages poussent sous forme de lianes dans toutes les forêts tempérées. Elles peuvent vivre très longtemps, et pousser à plusieurs dizaines de mètres de haut. Ces lianes peuvent parfaitement résister à un Tarzan de 80 kg ! Elles n'ont rien à envier aux africaines du point de vue du « look ».

Liane cle matite

Les feux de forêt sont un désastre écologique.

Pas forcément.

 

Certains spécialistes estiment par exemple que les feux de forêt méditerranéens de pins d'Alep qui affectent le sud de la France régulièrement régénèrent plus la forêt qu'ils ne la tuent. Ils favorisent notamment la biodiversité. Cela dépend évidemment de la nature des sols, certains terrains étant plus sensibles à l'érosion que d'autres.

Les épinards sont très riches en fer.

Non.

 

Ils ne contiennent pas plus de fer qu'un autre légume vert.

Quand on bouture, il faut faire très attention à planter dans le bon sens.

En partie seulement.

 

On trouve en plusieurs endroits dans les écrits la description de boutures faites à l'envers : le tronçon de tige est mis en terre sens dessus dessous.

 

Olivier de Serres, père de l'agronomie qui a vécu à la fin du 16e siècle, décrit cette méthode ; il dit qu'elle permet d'obtenir des arbres fruitiers plus petits.

 

Une même technique, avec « talon », est décrite encore aujourd'hui pour les rosiers, mais il est dit qu'il faut retourner la bouture pour la remettre dans le bon sens au bout d'un certain temps. On décrit même un bouturage fait en courbant le tronçon de tige et en enterrant les deux bouts !

Sous les tropiques, les arbres n'ont pas de saisonnalité marquée.

Parfois, si.

 

Les zones inter-tropicales sont souvent marquées par une forte différence entre la saison humide et la saison sèche. Il arrive fréquemment (climat dit « soudanien » en Afrique) qu'il ne pleuve pas du tout pendant plusieurs mois.

 

Dans ces conditions, les arbres dans la nature perdent leurs feuilles et se mettent en dormance.

Un buisson, c'est un petit arbuste.

 

 

 

 

Pas tout à fait.

 

Arbre, arbuste, buisson, on est de toute façon en présence d'espèces ligneuses vivaces. Le nom donne soit une idée de la hauteur : un arbuste a la même forme qu'un arbre, mais en plus petit. Soit une idée de la forme : un buisson est caractérisé par des branches souples, et de nouvelles tiges qui ne se forment que sur le dessus de la courbure.

Capture d e cran 2017 03 13 a 20 37 18