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Tome 1

Si les tiges poussent vers le haut, c'est qu'elles sont attirées par la lumière.

Oui et non.

 

Si les parties aériennes de la plante (tiges, feuilles) sont effectivement attirées par la lumière (ce qui est bien visible lorsqu'une plante d'intérieur est installée devant une fenêtre, elles penchent vers la vitre), l'influence prépondérante sur la pousse est bien la gravité terrestre : la pousse se fait de façon à ce que le bourgeon terminal s'éloigne du centre de gravité de la Terre.

 

 

A l'inverse, les racines sont attirées vers le centre de gravité de la Terre. Mais il est vrai qu'elles sont aussi repoussées par la lumière.

 

Comme la gravité existe partout sur Terre, la mise en évidence n'est pas aisée, et il a fallu attendre le 20e siècle pour que l'expérience suivante soit imaginée ; on modifie la direction de la gravité grâce à une force centrifuge :

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Mais alors, que se passerait-il en absence de gravité ?

Eh bien, l'expérience a bien été faite en station orbitale ; la lumière joue alors son rôle d'attirance pour les tiges et de repoussoir pour les racines, et une plante peut avoir un aspect «normal ».

 

 

Il n'est quasi pas possible de faire l'expérience d'une pousse avec gravité et sans lumière, car une plante verte ne se développe que grâce à la lumière, mais l'expérience peut se faire à la marge : si vous mettez une plante à la cave sans lumière (mais avec chaleur et eau), elle va continuer à pousser un moment tout en s'étiolant (tiges longues, fines, jaunâtres) ; cette pousse se fait bien vers le haut.

D'autre part, il existe des végétaux non chlorophylliens, donc insensibles à la lumière : les orobanches, qui tirent leurs ressources en puisant sur les racines d'autres végétaux, sont constituées d'une unique tige florale blanchâtre ; cette dernière pousse bien vers le haut.

Les plantes poussent : elles sont en sève montante ; elles arrêtent de pousser : elles sont en sève descendante.

Non.

 

Les notions de sève montante et sève descendante ne sont que des façons de parler imagées.

 

Toutes les plantes dites « vasculaires » (c'est à dire à vaisseaux), donc les plantes supérieures (plantes à fleurs, conifères …) ont à tout moment dans leurs tiges à la fois un flux de sève montante et un flux de sève descendante.

 

 

La sève montante est dite sève brute : elle provient de l'eau absorbée par les racines, avec les sels minéraux. Dans les arbres, elle circule dans l'ensemble du bois des branches encore jeunes, et uniquement dans l'aubier (partie plus tendre qui entoure le cœur) dans les plus grosses branches.

 

La sève descendante, dite sève élaborée, est plus complexe, car est le résultat de « l'usine physico-chimique » des feuilles : elle contient les matières organiques qui ont été synthétisées (sucres, protéines, hormones …). Elle circule entre l'écorce et le bois.

 

Certains estiment que la sève élaborée peut malgré tout également monter.

 

La notion de montée de sève est évidemment liée à l'observation : au printemps, la quantité de sève qui s'écoule d'une blessure du végétal est à l'origine de l'expression. En hiver, il n'y a plus de sève (pour la majorité des arbres en France), elle serait donc « redescendue » dans les racines. Plus simplement, disons qu'elle a plutôt arrêté de monter depuis les racines.

Greffer une plante sur une autre permet d'obtenir une sorte d'hybride plus performant.

Non.

 

Un hybride est issu d'un croisement, donc d'un mélange génétique ; c'est un « métissage » qui se fait à travers la fécondation uniquement. Par contre une greffe est une soudure bout-à-bout de deux plantes, le plus souvent une pour les racines et l'autre pour la tige.

 

Pourquoi greffe-t-on ? Généralement pour faire bénéficier à la plante qui nous intéresse de certaines qualités de racines qu'elle n'a pas. Si vous greffez une variété appelée « Reine » sur une variété appelée « Claude », vous ne récolterez pas des Reine-Claude, mais bien des Reine ! Et ces fruits seront bien les mêmes (à peu de choses près) que si vous aviez fait pousser directement votre « Reine ».

 

Quelles sont les qualités de racines qui peuvent être intéressantes :

• tolérance au calcaire (par exemple chez certains rosiers, certains agrumes …),

• résistance à un parasite (par exemple le redoutable phylloxera de la vigne impose encore aujourd'hui de greffer les variétés de vignes françaises sur des plants sauvages provenant à l'origine des Etat-Unis),

• meilleure adaptation à un sol lourd et argileux,

• système racinaire puissant, donnant à l'ensemble du végétal greffé une plus grande vigueur,

• capacité à faire venir des fruits plus tôt …

 

Exceptionnellement, on greffe également dans d'autres cas :

 

- pour certaines plantes qui ne peuvent ni se bouturer ni se marcotter, et dont le semis n'est pas recommandé dans le cas où on souhaite garder rigoureusement les caractéristiques,

- pour éviter de planter un arbre femelle et un arbre mâle, il est possible de greffer partiellement une branche de mâle sur un arbre femelle ; ceci dans le cas où les fruits ne peuvent s'obtenir que par pollinisation entre deux arbres différents, un amenant le pollen et l'autre portant les ovaires.

Le meilleur engrais, ça reste encore le fumier.

Pas nécessairement.

 

Toute matière provenant de la décomposition de matière vivante contient potentiellement des sels minéraux, qui seront libérés lorsque cette matière organique, incorporée au sol et « digérée » par les micro-organismes et les vers de terre, sera retournée à l'état de molécules plus petites. Certains de ces sels minéraux, principalement dans ce qu'on appelle les éléments N, P et K (azote, phosphore et potassium) sont assimilables par les racines de la plante, constituant des engrais.

 

Le fumier est donc un engrais, mais ni plus ni moins que toute matière vivante, qui peut d'ailleurs être aussi d'origine animale comme le sang séché, la corne broyée …

Ni plus ni moins, mais plutôt moins que plus : en effet, on n'intègre pas au sol de déjections animales fraîches ; le fumier est composté pendant un long moment, et il perd notamment beaucoup d'azote dans ce processus, soit par évaporation dans l'air (sous forme d'ammoniaque), soit par lessivage sous la pluie.

 

Par contre, le fumier, s'il est loin d'être le seul engrais, a plusieurs avantages en comparaison avec les engrais provenant de l'industrie :

 

* il apporte au sol de la matière organique qui va, sous la forme d'humus, se mélanger intimement aux fines particules d'argile et donner de la structure,  notamment pour les sols qui ont tendance à se lisser et se tasser sous l'effet de la pluie ;

 

* le fumier contribue à nourrir les vers de terre, permettent à ces derniers de « labourer » le sol, l'aérant ainsi et le rendant plus perméable ;

 

* les éléments fertilisants sont apportés de manière plus « douce », plus fractionnée.

 

N'oublions pas malgré tout que le fumier résulte de la décomposition par un animal d'aliments végétaux, et que ces végétaux ont le plus souvent poussé grâce à l'apport d'engrais de synthèse.

Apporter plus de matière organique au sol ou dans le pot va donner plus de capacité à retenir l'eau.

Ce n'est vrai qu'en première approximation.

 

On pourrait par exemple avoir tendance à sur-utiliser le compost qu'on a fait au fond de son jardin pour remplir ses pots de fleurs et jardinières, car on a lu quelque part que la matière organique absorbait plus d'eau.

 

La chose est compliquée par ce qu'on appelle le point de flétrissement. C'est le taux d'humidité d'un sol en dessous duquel une plante flétrira car elle ne pourra plus soutirer de l'eau à son sol.

 

Plus le sol est organique et plus le point de flétrissement est élevé ; donc plus je mets de matière organique dans le sol, moins l'eau sera disponible pour la plante. A l'extrême, une plante qui pousse sur de la tourbe devra être arrosée très souvent, alors que la tourbe est capable d'absorber plus d'eau qu'un sol minéral.

 

Une bonne rétention en eau est obtenue en mélangeant sables fin et grossier, limons / argiles, compost ou tourbe.

Les plantes d'intérieur sont des plantes d'ombre.

Assez rarement, disons de moins en moins.

 

Beaucoup de plantes cultivées en pot à l'intérieur se plaisent mieux en pleine lumière. Les appartements de nos grands-mères avaient effectivement des plantes d'ombre, mais il faut voir que les fenêtres étaient généralement plus petites que ce qui se fait maintenant, avec parfois des croisillons qui retiraient également de la luminosité. C'est devant une baie vitrée que la plupart des plantes d'intérieur vendues maintenant se plaisent le mieux, mais à condition qu'elles n'aient pas le plein soleil d'été directement sur elles. Un voilage léger suffit pour atténuer les rayons trop vifs.

Pour faire refleurir une plante, il faut retirer les fleurs fanées, car elles épuisent la plante.

Si l'effet est exact, la cause est erronée.

 

Les fleurs, une fois fanées, produisent des fruits ; la fructification produit des hormones végétales qui se répandent dans tout le végétal, restreignant l'éventuelle floraison suivante. On peut d'une certaine mesure faire le parallèle avec ce qui se passe chez les animaux supérieurs, où une femelle fécondée n'a généralement plus de comportement de reproduction tant qu'elle n'a pas enfanté (exception faite chez les kangourous par exemple). Les fleurs, rappelons-le, sont les organes sexuels de la plante.

 

D'une manière générale, les plantes supérieures utilisent une grande palette d'hormones dans l'ensemble de leur cycle de vie.

Les hormones sont des molécules synthétisées par la plante en un endroit, qui sont véhiculées par la sève et ont un effet en un autre endroit de la plante : « booster » ici, freiner là, ouvrir ici, fermer là …

 

C'est toujours par les racines que les plantes supérieures absorbent l'eau dont elles ont besoin.

C'est vrai dans la très grande majorité des cas, mais il existe quand même un groupe de plantes, tropicales forestières, dont on retrouve quelques espèces chez nous comme plantes d'intérieur : les broméliacées épiphytes (« épiphytes » signifie qu'elles sont fixées non sur le sol, mais sur des arbres, comme beaucoup d'orchidées également). Ces plantes ont la particularité d'absorber l'eau et les éléments nutritifs par leur feuillage.

 

Allez sur ce superbe blog pour admirer des broméliacées épiphytes : http://blog.hortik.com/2013/02/23/les-bromeliacees-etranges-plantes-epiphytes-visite-en-martinique/.

J'en ai tiré cette photo :

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Si on arrose une plante sous un fort soleil, les gouttes d'eau qui se déposent sur les feuilles font un effet « loupe » qui brûle le végétal.

Si l'effet constaté existe effectivement (une plante flétrit d'avoir été arrosée en plein soleil), la cause est interne, et n'a rien à voir avec une quelconque concentration des rayons à travers l'eau.

 

Il faut savoir que les plantes, en conditions normales d'humidité et de chaleur, n'arrêtent pas de pomper de l'eau dans le sol et simultanément de transpirer par la surface des feuilles. Cette transpiration se fait par de minuscules trous dans l'épiderme des feuilles, qu'on appelle les stomates.

Ces stomates ne sont pas de simples perforations, ce sont des ouvertures contrôlées : ouvertes, elles laissent passer l'eau, mais elles peuvent également, sous l'effet de la sécheresse, se fermer, en attendant des conditions meilleures.

 

Arroser le feuillage lorsque les stomates sont fermées va provoquer des transformations internes, qui vont induire l'ouverture des stomates (la plante « croit » qu'il pleut). D'où une reprise de la transpiration, et un flétrissement possible, le temps que les stomates se referment.

 

Tout le monde a pu constater depuis la vitre de sa voiture que les champs de maïs sont irrigués par aspersion même sous de fortes chaleurs.

Greffer permet d'éviter la phase de bouturage.

Non, pas nécessairement.

 

Le porte-greffe lui-même, pour être multiplié, est souvent issu d'une bouture.

 

Dans le cas de la vigne, le jeune plant greffé, qu'on appelle « greffe » devrait être appelé « bouture-greffe » ; en effet, la greffe n'est pas faite sur végétal en place, mais sur un rameau de l'année qui a été cueilli ; l'ensemble rameau-bouture + greffon est mis en terre pour prise de racines.

 

Le viticulteur qui dit « cette année, mes greffes ont bien repris » fait un raccourci que tout le monde comprend, mais en fait ce sont les boutures du porte-greffe qui ont bien repris racine, car c'est l'année d'avant que l'on s'est assuré que le greffon lui-même s'était bien soudé au porte-greffe et qu'il avait commencé à pousser.