A l'argument « au Brésil, ils ont réussi à faire rouler leur flotte de véhicules à l'alcool de canne à sucre », il est répondu souvent : « On défriche la forêt amazonienne pour planter de la canne à sucre ».
Le contre-argument est peu recevable : on défriche la forêt amazonienne essentiellement pour semer du soja, culture beaucoup plus rentable. La canne à sucre est cultivée essentiellement autour de Sao Paulo.
Un autre argument est avancé : « la fabrication de l'alcool (éthanol) par distillation est très coûteuse en énergie ». Si une partie de l'alcool produit sert à chauffer pour distiller, on ne voit pas vraiment où est le problème. On s'accorde généralement à admettre que le bilan énergétique de l'éthanol de canne à sucre est bien meilleur que celui des carburants à base fossile (pétrole, gaz).
Encore un autre argument, qui est notamment évoqué vis à vis du colza, avec lequel on produit en France du diester, incorporé au gazole : « les surfaces utilisées pour produire de quoi faire rouler les voitures entrent en concurrence avec les ressources alimentaires ». Cet argument est peu recevable en cette première décennie du 21e siècle où quasiment tous les prix agricoles se sont effondrés, et pas seulement en France, posant des problèmes économiques majeurs au monde agricole. Il n'y aura eu finalement qu'un seul siècle, le 20e siècle, au cours duquel les surfaces agricoles ont servi presque exclusivement à l'alimentation humaine. Depuis que l'agriculture existe, depuis des milliers d'années, on a utilisé les surfaces agricoles pour tirer l'énergie nécessaire aux déplacements : il fallait nourrir les centaines de milliers d'animaux utilisés à porter, tracter … : les chevaux, les bœufs, entraient largement en concurrence avec l'alimentation humaine.