Tentons une comparaison avec ce qui se passe chez les mammifères (et donc chez nous aussi) : la mère possède un certain patrimoine génétique (contenu dans les chromosomes) qui lui donne ses caractéristiques propres. Son bébé porte un patrimoine génétique différent, issu de la combinaison entre le sien et celui du géniteur. Mais quid du placenta ? Eh bien, le placenta, qui sert à nourrir le fœtus, est génétiquement partie intégrante de la mère. C'est la même chose dans le grain de maïs : seul le germe correspond au fœtus, alors que tout le reste du grain, c'est à dire l'essentiel de la matière utile (essentiellement de l'amidon) est une sorte de « placenta » destiné à nourrir le germe lorsqu'il va germer, en attendant qu'il prenne racine et fasse une première feuille.
Le maïs utilisé en alimentation humaine est le plus généralement dégermé (ce n'est pas le cas si on mange les grains entiers), ce qui signifie que l'on mange alors un aliment exempt d'OGM.
Les agriculteurs ne réutilisent quasiment pas les semences de maïs au sein de la récolte, car il est plus intéressant de racheter des hybrides obtenus par les sélectionneurs ; on ne ressème donc pas des OGM contaminés sans le savoir.
Pour le soja, la question de la pollinisation croisée est plus délicate, car il est tout à fait classique de ressemer des semences prises au sein de la récolte. Un agriculteur peut donc en toute bonne foi cultiver du soja partiellement OGM, contaminé par un champ OGM proche du sien. La pollinisation croisée est loin d'être systématique sur le soja, mais elle n'est pas impossible, du fait des insectes pollinisateurs (abeilles …).
* OGM : Organisme Génétiquement Modifié