Pas nécessairement.
Toute matière provenant de la décomposition de matière vivante contient potentiellement des sels minéraux, qui seront libérés lorsque cette matière organique, incorporée au sol et « digérée » par les micro-organismes et les vers de terre, sera retournée à l'état de molécules plus petites. Certains de ces sels minéraux, principalement dans ce qu'on appelle les éléments N, P et K (azote, phosphore et potassium) sont assimilables par les racines de la plante, constituant des engrais.
Le fumier est donc un engrais, mais ni plus ni moins que toute matière vivante, qui peut d'ailleurs être aussi d'origine animale comme le sang séché, la corne broyée …
Ni plus ni moins, mais plutôt moins que plus : en effet, on n'intègre pas au sol de déjections animales fraîches ; le fumier est composté pendant un long moment, et il perd notamment beaucoup d'azote dans ce processus, soit par évaporation dans l'air (sous forme d'ammoniaque), soit par lessivage sous la pluie.
Par contre, le fumier, s'il est loin d'être le seul engrais, a plusieurs avantages en comparaison avec les engrais provenant de l'industrie :
* il apporte au sol de la matière organique qui va, sous la forme d'humus, se mélanger intimement aux fines particules d'argile et donner de la structure, notamment pour les sols qui ont tendance à se lisser et se tasser sous l'effet de la pluie ;
* le fumier contribue à nourrir les vers de terre, permettent à ces derniers de « labourer » le sol, l'aérant ainsi et le rendant plus perméable ;
* les éléments fertilisants sont apportés de manière plus « douce », plus fractionnée.
N'oublions pas malgré tout que le fumier résulte de la décomposition par un animal d'aliments végétaux, et que ces végétaux ont le plus souvent poussé grâce à l'apport d'engrais de synthèse.